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Le tourisme éducatif abandonné à son sort par les pouvoirs publics ?

Tourisme éducatif et linguistique : "toujours aucun soutien pérenne de la part des pouvoirs publics" dénoncent les professionnels du secteur, réunis au sein du Collectif des Agences de Voyages Scolaires et Linguistiques.


Nous reproduisons ici l’article publié sur Tourmag.com media leader des pros du tourisme en date du 14 octobre :

Le Collectif des Agences de Voyages Scolaires et Linguistiques déplore que le 6e Comité Interministériel du Tourisme, qui s’est tenu lundi dernier, n’ait pas permis la mise en place d’un dispositif pérenne pour soutenir les acteurs du tourisme, en particulier ceux du tourisme éducatif et linguistique.

"Il a surtout été question de "redécouvrir la France", alors que notre activité se concentre historiquement sur les voyages de jeunes Français à l’étranger ou sur l’accueil de jeunes étrangers en France.

Cela fait plusieurs mois que nous dénonçons le pilotage à vue du gouvernement et le sentiment de bricolage qui en découle.

Malgré le soutien affirmé de nos élus et leurs actions répétées, mais souvent ignorées, auprès du Gouvernement pour qu’il prenne enfin les mesures qui s’imposent, le sommet de l’État ne semble pas mesurer l’ampleur de la catastrophe économique et sociale qui s’annonce" expriment les membres du CAVSL dans un communiqué.

"Nos activités ne pourront pas redémarrer avant la fin de l’année 2021"

Reconnaissant que la prolongation de la prise en charge à 100% de l’activité partielle des entreprises et la levée des plafonds du fond de solidarité sont "des avancées incontestables", le collectif souligne également que "nous sommes encore très loin d’un dispositif structuré, pérenne et adapté au secteur, qui permettrait aux structures ayant prouvé leur viabilité financière et la bonne gestion de leurs dirigeants sur la période antérieure à la crise de la COVID d’être encore là quand l’activité redémarrera".

Le CAVSL a transmis à Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’État en charge du Tourisme, et à Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, une proposition d’un plan de soutien et de relance du secteur.

"Nos propositions sont concrètes et réalistes. Elles sont sur la table, nous ne demandons qu’à en discuter avec le Gouvernement. Il serait temps que celui-ci voit enfin la réalité de nos difficultés en face : nos activités ne pourront pas redémarrer avant la fin de l’année 2021 dans le meilleur des cas.

Entre temps, ce n’est pas avec 10 000 euros maximum par mois et un engagement sur l’activité partielle pour les 3 mois à venir que nous pouvons établir des scénarios de pilotage des entreprises, éviter les suppressions de postes et conserver la confiance de nos voyageurs".

Des sujets toujours sans réponse

Le collectif énumère également un certain nombre de sujets pour lesquels il n’a toujours pas de réponse :
 aucune feuille de route française ou européenne connue pour une réouverture concertée des frontières et une harmonisation des conditions de déplacement. Indispensable à la programmation anticipée des voyages à venir ;
 aucun élargissement des dispositifs de soutien aux centres d’apprentissages du Français (accueillant 155 000 jeunes visiteurs étrangers par an). Indispensable à la protection d’un secteur participant de l’attractivité internationale de la France ;
 aucune projection de durée annoncée pour le fond de solidarité. Indispensable pour planifier notre fonctionnement ;
 aucun dispositif annoncé concernant l’activité partielle à compter du 01/01/21 ou pour les exonérations de cotisations sur le reste à charge (important dans le tourisme du fait des primes d’ancienneté). Indispensable pour éviter des destructions d’emplois ;
 aucun assouplissement annoncé des modalités des PGE, PGE-S, prêt Rebond, prêt Atout… Indispensable pour éviter une crise de la dette et des liquidations en chaîne en l’absence de date de reprise prévisible.

© Tourmag.com


Le tourisme linguistique : un domaine partagé avec les centres de FLE

Le Collectif rassemble à ce jour des acteurs du voyage scolaire et du séjour linguistique soucieux de défendre des intérêts communs : auto-entrepreneurs, travailleurs non-salariés, associations, GIE, sociétés, fédérations, groupements.

Sa vocation est de s’ouvrir plus largement aux professionnels du secteur des langues au premier rang desquels les centres de français en France autour de la thématique commune du tourisme linguistique, thématique identifiée en 2015 par le ministère des Affaires étrangères comme vecteur privilégié de l’attractivité internationale de la France.

Force est de constater aujourd’hui que la crise sanitaire et ses conséquences révèlent les limites, voire l’inefficacité, des dispositifs d’État, tant dans le secteur du séjour linguistique que des centres de FLE.

C’est en ce sens que plusieurs responsables de centres de FLE ont déjà fait connaître leur intention de s’inscrire dans cette dynamique fédératrice.


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