Dans le rapport de l’école à la pluralité des langues, on a trop longtemps pensé et présenté le plurilinguisme comme résultant d’une construction additive venant s’ajouter à la langue « maternelle».
Or, à l’échelle mondiale, une partie majeure des enfants qui entrent à l’école sont déjà plurilingues et la totalité a déjà non seulement une expérience de la diversité linguistique et culturelle, mais aussi une certaine capacité à s’y repérer et à en faire usage.
C’est ce sur quoi l’école peut aussi s’appuyer dans les développements qu’elle propose, étant clair par ailleurs que les enfants et adolescents qu’elle accueille sont exposés à bien d’autres ordres de pluralité : pluralité des connaissances et des voies d’accès à ces connaissances, pluralité des démarches d’enseignement, pluralité des normes et des valeurs, pluralité des communautés auxquelles appartenir ou s’intégrer.
Autant d’expériences plurielles qui sont d’abord autant de mises en contact avec l’altérité sous ses multiples formes. Dans ces parcours non linéaires, le plurilinguisme bien compris constitue une ressource, non un obstacle,
ainsi que le montrent divers projets en cours, au service du projet éducatif sans son ensemble.
Intervenants :
– Nathalie AUGER, professeur à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, UR LHUMAIN
– Daniel COSTE, professeur émérite à l’ENS de Lyon
– Laurent GAJO, professeur à l’Université de Genève