Apprendre le français en France
Enseigner le français L’actualité du FLE et du français dans le monde
Revoir le webinaire AEF info

Quel impact du Covid-19 sur le supérieur privé et associatif ?

La première session de webinaire AEF info était consacrée jeudi 7 mai dernier aux impacts de la crise sanitaire sur les modèles économique et pédagogique du supérieur privé et associatif.


Comment les établissements les plus dépendants des frais de scolarité et des ressources issues des entreprises vont-ils faire face à l’impact économique de la crise du Covid-19 ? Le marché va-t-il massivement basculer vers de l’enseignement à distance à la rentrée ? Comment faire face à la baisse probable du flux d’étudiants étrangers pour les institutions très exposées à l’international ? Leurs grands projets immobiliers vont-ils être suspendus ou transformés ?

C’est à ces questions qu’étaient invités à répondre les quatre intervenants sollicités : Frank Bournois, DG de l’ESCP BS, Pascal Brouaye, DG du Pôle Léonard-de-Vinci, Alice Guilhon, DG de Skema BS et Philippe Jamet, président d’honneur de la CGE.

Voici un résumé des points abordés, organisés en quatre chapitres, à retrouver en vidéo :

L’impact économique

"À date, nous n’avons pas d’alerte sur des problèmes graves que nous pourrions rencontrer en termes de recrutement étudiant", assure Alice Guilhon, DG de Skema Business school, lors du webinaire. Au PULV, Pascal Brouaye, le directeur général, met en avant lui aussi des "candidatures en progression". Certes, quelques investissements sont "reportés", disent-ils, mais rien de massif pour l’heure.

Les quatre intervenants abordent également la question des frais de scolarité (en particulier ceux des cursus à distance), avant de discuter de l’attitude qu’ils observent de la part des entreprises : les carnets de commandes en matière de formation continue "ne sont pas en train de se remplir", reconnaît Frank Bournois, DG d’ESCP BS, tandis que le nombre d’offres de stages et de contrats d’apprentissage suscite de fortes inquiétudes. Mais la crise peut aussi être un levier de transformation des pédagogies, d’une part, et des contenus de formation d’autre part, souligne Pascal Brouaye.

Les écoles d’ingénieurs

Selon Philippe Jamet, ancien DG de l’IMT, les écoles publiques ou parapubliques "ne sont pas protégées", car "leur socle de subventions doit tenir" et que leur modèle est "assez inélastique". De plus, une partie de leurs ressources provient de "produits dérivés", comme les MS ou MSc, "connectés à des marchés sur lesquels il y a de l’incertitude", ou de la gestion de résidences étudiantes.

Pascal Brouaye, lui, s’intéresse au recrutement des élèves ingénieurs et aux "enjeux gigantesques" qu’ouvre la crise en termes d’ingénierie, de télémédecine ou autres secteurs dont les besoins en compétences vont s’accélérer, ce qui le rend "serein" pour le modèle des écoles d’ingénieurs.

Mobilités internationales et accueil des étudiants étrangers

Les quatre intervenants du webinaire, dont deux pilotent des établissements qui opèrent dans des pays étrangers, sont ensuite revenus sur les questions internationales. Alice Guilhon assure ne pas envisager de fermer les campus off-shore de Skema BS, même si les flux d’étudiants seront "ralentis au premier semestre", prévoit-elle, mais "ce sera transitoire". Frank Bournois évoque la notion d’"amotivité", la "capacité à bouger quand on n’est pas mobile", et une rentrée sur un mode hybride pour l’ESCP BS. Philippe Jamet propose une lecture de la façon dont les universités américaines, mais aussi l’État fédéral, réagissent à la crise.

Cette partie comprend également un moment de questions/réponses avec les participants, notamment sur le soutien attendu de l’État auprès de l’ESR, sur l’attitude des banques et sur les potentielles suspensions de recrutements d’enseignants-chercheurs.

Immobilier et enseignement à distance

La dernière partie du webinaire s’intéresse aux conséquences à plus long terme de la crise, notamment en matière de grands projets immobiliers (vont-ils être suspendus ?), sur la conception des campus de demain lorsque de nouvelles habitudes de télétravail et d’enseignement à distance seront prises, et sur la transformation pédagogique à l’œuvre. Philippe Jamet évoque des "redéfinitions des usages" des locaux universitaires, des "rotations" dans les calendriers, tandis que Pascal Brouaye envisage des campus définis comme des "lieux de vie" avant tout, dont l’organisation va devoir évoluer.

Revoir les échanges en video